Revue Archéologique de Picardie, n° 3/4 - 1990

BEAUVAIS, LES AULNES DU CANADA : VIERECKSCHANZE ou "ENCEINTE QUADRANGULAIRE" ?

Georges-Pierre WOIMANT *

Remerciements

Nous tenons à remercier en particulier P. Méniel pour sa participation aux fouilles archéologiques et pour son étude archéozoologique.

Nous citerons G. Lambert du Laboratoire de chrono- écologie de la Faculté des Sciences de l'Université de Franche-Comté à Besançon, pour son analyse dendrochro- nologique, la toute première réalisée dans notre région.

Nous adresserons aussi notre reconnaissance aux Directeurs des Antiquités Historiques, MM. J.-L. Cadoux puis J.-

mobilier et à sa présentation au public dans le cadre du Musée départemental à Beauvais, sous la direction de son conservateur, M.-J. Salmon.

Cette restauration et le traitement du mobilier métallique ont été assurés par l'Institut de Recherches et de Restauration archéologiques et paléométallurgiques (I.R.R.A.P.) à Compiègne.

Nos remerciements iront encore à J. Chouvet, propriétaire et exploitant de la carrière du "Canada" qui a facilité nos recherches et qui a fait don du mobilier archéologique au Musée départemental.

Le site des Aulnes du Canada à Beauvais, a déjà été signalé par deux courtes notices (1 ) que l'étude présente du matériel ne remet pas en cause. Les principaux points signalés alors seront rappelés brièvement ici, afin que le lecteur ait tous les éléments réunis.

Cette implantation datée de l'époque de La Tène finale, peu avant la Conquête romaine, est intéressante car elle est la plus voisine du centre romanisé des Bellovaques, Caesarodunum, qui soit reconnue. Elle est localisée à seulement quelque trois kilomètres, en amont, dans la large vallée de la petite rivière Le Thérain, Tara antique, décrite encore au XIXe siècle comme une zone très inondable, parfois tourbeuse, aux nombreuses variations de lit et aux multiples méandres. L'emplacement constitue cependant une légère élévation qui n'est pas vraiment marécageuse, comme en témoignait la belle chênaie qui s'y trouvait.

Le site s'étend sur une aire qui aurait eu à l'origine les trois-quarts d'un hectare environ. La moitié seulement a fait l'objet de recherches en raison des destructions causées par l'avancement d'une carrière de ballast. Il résulte de l'urgence du sauvetage, de la nature du sol (limon et tourbe noire), de l'érosion du site et sans doute aussi de sa fonction, que les observations portent essentiellement sur un fossé d'enceinte.

Ce fossé est reconnu seulement sur trois de ses côtés et deux de ses angles, mais il devait former un quadrilatère régulier. Les grandes découvertes de terres réalisées par le carrier, mais sous surveillance, en bordure du fossé, ainsi que l'examen en coupe de l'avancement de la carrière, n'ont rien révélé d'autre que de rares zones de feux ne comportant que des éclats de silex et de grès brûlés. Celles-ci sont situées exclusivement à l'intérieur de l'enclos défini par le fossé et leur épandage pénètre ce dernier. Pour ces raisons, la présence d'un éventuel talus intérieur peut difficilement être admise, à moins que ces traces de combustion ne soient justement les vestiges de sa destruction, dans le cas où des éléments de bois y étaient inclus.

La mise en évidence d'éventuels vestiges d'occupation permanente a été impossible. Le sous-sol argileux ne se prête pas à l'observation des trous de poteau. Un seul a été relevé, qui n'a pas été daté et dont la trace, très diffuse, n'est visible que grâce à un mince filet délimitant son pourtour. De plus, aucune excavation, sauf une fosse comportant du mobilier augustéen, n'est apparue. L'eau remontait certainement dès que l'on creusait, comme aujourd'hui, et nous en déduisons que cette fosse n'a pu servir qu'à extraire de l'argile blanche dont une couche est sous- jacente.

La présence de l'eau est montrée dans la fosse par

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